Hématurie – Quel rôle joue l’imagerie médicale dans son diagnostic et sa prise en charge ?

L’hématurie, qu’elle soit visible à l’œil nu ou uniquement au microscope, constitue un
symptôme à ne pas négliger. Derrière cette présence de sang dans les urines peuvent se
cacher des pathologies bénignes comme des affections plus graves, notamment tumorales.
Le rôle de l’imagerie médicale est alors central, tant pour identifier l’origine du saignement
que pour orienter une prise en charge adaptée. Cet article fait le point sur l’apport essentiel
de la radiologie dans le diagnostic et le suivi de l’hématurie.

Les causes possibles d’une hématurie

L’hématurie désigne la présence anormale de globules rouges dans les urines. Elle peut être
macroscopique, lorsque le sang est visible à l’œil nu, ou microscopique, lorsqu’elle est
détectée uniquement par une analyse d’urine. La distinction entre ces deux formes oriente
souvent la stratégie diagnostique.
Les causes les plus fréquentes sont variées. Les infections urinaires sont responsables
d’une irritation des muqueuses pouvant entraîner un saignement. Les calculs urinaires, en
migrant dans les voies excrétrices, provoquent des lésions mécaniques. Les traumatismes
(accidents ou gestes médicaux invasifs) peuvent aussi léser l’appareil urinaire. Des tumeurs
– qu’elles soient bénignes ou malignes – au niveau des reins, uretères, vessie ou urètre,
doivent toujours être envisagées, en particulier chez les patients de plus de 40 ans. Enfin,
certaines anomalies vasculaires (fistules, malformations artérioveineuses) peuvent être à
l’origine d’une hématurie, parfois brutale et abondante.
Dans de nombreux cas, l’examen clinique et les analyses biologiques ne suffisent pas à
identifier l’origine du saignement. Le recours à l’imagerie médicale est donc souvent
indispensable pour poser un diagnostic étiologique fiable et orienter la prise en charge.

Quand prescrire un examen d’imagerie ?

La présence d’hématies dans les urines témoigne d’une hématurie, mais toute hématurie ne
justifie pas systématiquement un examen d’imagerie. Cependant, certaines situations
cliniques imposent une exploration radiologique dès le premier recours. C’est notamment le
cas chez les patients de plus de 40 ans, en raison du risque accru de pathologie
néoplasique, ainsi que lors d’une hématurie macroscopique persistante ou récidivante. De
même, des antécédents personnels de cancer urologique, de tabagisme important ou
d’exposition professionnelle à des substances cancérigènes (amines aromatiques, solvants)
doivent alerter.

Dans la plupart des cas, l’échographie rénale et vésicale constitue l’examen d’imagerie de
première intention. Non invasive et facilement accessible, elle permet de visualiser les reins
et la vessie, et de détecter un obstacle, une masse ou une dilatation des voies urinaires.
Toutefois, son efficacité dépend du contexte clinique, et ses limites peuvent conduire à
prescrire un scanner ou une IRM en seconde intention.
Le médecin radiologue joue un rôle déterminant dans ce parcours. En lien avec le clinicien, il
oriente le choix de l’examen en fonction des données cliniques, biologiques et des
antécédents du patient. Son expertise permet d’adapter la stratégie d’imagerie, tant pour
optimiser le diagnostic que pour éviter les examens inutiles ou redondants.

Les examens radiologiques utiles dans l’exploration d’une hématurie

 

Échographie rénale et vésicale

L’échographie rénale et vésicale est généralement le premier examen prescrit face à une
hématurie. Elle est non invasive, sans irradiation, et offre une bonne visualisation des reins
et de la vessie. Elle permet de détecter des calculs, des masses rénales ou une rétention
urinaire. Toutefois, elle présente des limites, notamment pour évaluer les voies excrétrices
supérieures ou pour identifier des lésions urothéliales de petite taille.


Uroscanner

L’uroscanner (ou uro-TDM) est l’examen de référence en cas d’hématurie macroscopique
inexpliquée, surtout chez les patients à risque. Réalisé avec injection de produit de
contraste, il offre une analyse complète de l’appareil urinaire, du parenchyme rénal jusqu’à la
vessie. Il est particulièrement performant pour détecter des tumeurs urothéliales, des calculs
ou des malformations anatomiques.

 

Uro-IRM

L’uro-IRM constitue une alternative précieuse lorsque l’injection de produit iodé est contre-
indiquée (insuffisance rénale, allergie). Bien que moins utilisée en première intention, elle est
utile dans l’évaluation des anomalies complexes, de certaines tumeurs, ou en complément
d’un bilan incomplet. Son avantage réside dans l’absence d’irradiation et la qualité de
contraste des tissus mous.

L’apport de la radiologie interventionnelle dans la prise en
charge


La radiologie ne se limite pas au diagnostic, elle joue également un rôle thérapeutique dans
certaines situations. En cas de saignement actif, notamment après un traumatisme ou en
présence d’une malformation artérioveineuse, une embolisation peut être réalisée. Cette
technique consiste à obturer sélectivement un vaisseau pour arrêter l’hémorragie, tout en
préservant les structures voisines.
La radiologie interventionnelle permet aussi de réaliser des biopsies ciblées sur des lésions
suspectes visualisées à l’imagerie. Guidée par échographie, scanner ou IRM, cette
procédure mini-invasive assure un prélèvement précis, essentiel pour le diagnostic
histologique.

Enfin, l’imagerie joue un rôle dans le suivi post-thérapeutique, qu’il s’agisse de vérifier la
stabilité d’une lésion, d’évaluer l’efficacité d’un traitement ou de détecter une récidive. Elle
permet ainsi d’assurer une prise en charge continue, guidée par des données objectives.

Face à une hématurie, l’imagerie occupe une place incontournable dans le parcours
diagnostique. De l’échographie de première intention à l’uroscanner ou à l’IRM dans les cas
plus complexes, chaque examen apporte des éléments clés pour poser un diagnostic fiable.
La radiologie interventionnelle vient, quant à elle, renforcer l’arsenal thérapeutique en
permettant des gestes ciblés et peu invasifs. Une prise en charge efficace repose ainsi sur
une collaboration étroite entre cliniciens et radiologues, au service d’un diagnostic rapide et
d’une orientation précise des patients.

 

Avertissement : Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif uniquement et ne sauraient se substituer à une consultation médicale. En cas de doute ou de symptôme, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.

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